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  1. Gale commune - Pomme de terre
  2. Common scab
  3. Bactérie : Streptomyces scabiei (syn. Streptomyces scabies)

Chancres bruns liégeux sur épiderme

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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Une vue rapprochée du périderme d’un tubercule de pomme de terre provenant d’un entrepôt montre la présence de zones chancreuses plutôt circulaires, beiges à brunes, fendillées, mais peu profondes, ayant une apparence sèche et liégeuse. Les chancres ont un diamètre se situant entre 1,0 et 1,5 cm. Les chancres sont isolés, mais sont parfois regroupés. Les tissus internes sont sains. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Streptomyces scabies, responsable de la gale commune chez la pomme de terre.
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Généralités
La bactérie Streptomyces scabies (actinomycète), responsable de la gale commune, est une bactérie saprophyte hétérotrophe vivant dans le sol sous la forme d’une structure filamenteuse. Elle est présente dans toutes les régions où la pomme de terre est cultivée. Cette bactérie cause également des symptômes sur la betterave, la carotte, le navet, le panais, le radis et le rutabaga, mais les dommages sont généralement mineurs. Il y a plus de 400 espèces de Streptomyces dont seulement quelques-unes sont phytopathogènes (S. scabies, S. acidiscabies et S. turgidiscabies, etc.). Ces bactéries produisent des toxines (thaxtomines) qui induisent une hypertrophie des cellules et parfois la mort cellulaire. La gale commune ne montre pas de symptôme sur les parties aériennes des plantes. C’est une maladie fréquente et sévère de la pomme de terre, lorsque comparée à la gale poudreuse. Les rendements ne sont pas vraiment affectés, mais c’est la qualité des tubercules qui l’est ce qui implique souvent un déclassement (changement de grade). La gale commune n’altère pas le goût ni la valeur nutritive des tubercules. Les lésions sur les tubercules ne favorisent pas le développement d’agents pathogènes secondaires en entrepôt et n’affectent pas la durée de conservation.
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Symptômes
Les symptômes sont observés essentiellement sur les tubercules et très rarement sur les racines, les stolons et les jeunes tiges souterraines.
 
Tubercule : au début, les lésions sont superficielles, n’affectant que le périderme et la couche de cellules sous-jacentes puis forment des lésions marron clair à brunes, d’une forme irrégulière et d’un diamètre variable (5 à 10 mm). Ces lésions ressemblent à des croûtes liégeuses qui pénètrent à différentes profondeurs dans la chair. Elles sont réparties au hasard sur l’épiderme. Si les tubercules sont récoltés quand le sol est humide, une mince couche blanche de spores peut être observée à la surface des gales. Selon l’espèce de Streptomyces, le cultivar, le moment de l’infection, la cicatrisation des plaies et les conditions environnementales, plusieurs types de lésions peuvent être observés (gale superficielle, bosselée, réticulée ou profonde).
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Ne pas confondre
Sur les tubercules, la gale commune est généralement confondue avec la gale poudreuse (Spongospora subterranea), mais les lésions de la gale poudreuse sont plus petites, plus rondes, plus nombreuses et contiennent des masses poudreuses de spores.
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Cycle vital/épidémiologie
La bactérie S. scabies peut survire très longtemps dans le sol même en l’absence de la pomme de terre (environ 10 ans), à la surface des tubercules infectés, qui demeure la première source de dissémination de la maladie et sur les résidus de culture. Au printemps, les bactéries sont dispersées par les éclaboussures d’eau (pluie ou irrigation), le vent, les semences et l’équipement de ferme. La bactérie pénètre ensuite dans les tubercules par les lenticelles, les stomates de l’épiderme avant sa différenciation en périderme ou les blessures au moment de la tubérisation alors que les tissus sont immatures. Le développement de la bactérie est favorisé dans les sols secs, légers et sableux, alcalins (pH > 5,2), qui ont un apport suffisant en oxygène et dont la température varie entre 19 et 24 °C. Après la pénétration, la bactérie croit dans les cellules du périderme du tubercule et cause la mort de celles-ci. Ensuite, la bactérie se nourrit des cellules mortes et sécrète un composé qui favorise la division rapide des cellules ce qui amène la subérisation des tissus. Les lésions s’agrandissent et la sévérité de la maladie augmente. Ce cycle est répété plusieurs fois par saison. Plus l’infection a lieu tôt dans la saison, plus les lésions sont grandes. Après la récolte, les symptômes ne sont pas évolutifs.
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Méthodes de lutte
Pour lutter contre la gale commune, il faut utiliser des semences certifiées exemptes de maladie, faire un traitement chimique des semences avant la plantation, une rotation des cultures (3 à 4 ans) avec des plantes non hôtes et employer les cultivars les plus tolérants (‘Superior’, ‘Goldrush’, ‘Hilite Russet’, ‘Russet Burkbank’, ‘Péribonka’, ‘Norland’, etc.). Maintenir un bon taux de matière organique (> 3 %) et un niveau adéquat d’humidité dans le sol pendant et après la tubérisation (4 à 6 semaines après la plantation) ce qui permet également de diminuer la concentration d’oxygène dans le sol. Éviter de chauler les sols (augmente le pH), de planter la pomme de terre dans des champs avec des antécédents de la maladie, d’épandre du fumier provenant d’animaux qui ont consommé des tubercules infectés et de transporter du sol d’un champ infecté dans un champ sain.
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Traitements phytosanitaires Références et liens
Banks E. (Ed) (2004). Common scab. Dans Potato Field Guide - Insects, Diseases and Defects. Publication 823. Ministry of Agriculture and Food, Ontario. p. 94-96.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Gale de la pomme de terre. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 249-251. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch16-pomme-de-terre.pdf)

Stevenson W. R., Loria R., Franc G. D. & Weingartner D. P. (Eds) (2001). Common Scab. Dans Compendium of Potato Diseases. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 14-15.

https://www.agrireseau.net/lab/documents/spongo%20vs%20strepto.pdf

https://www.agrireseau.net/rap/documents/b07pdt11.pdf

http://vegetablemdonline.ppath.cornell.edu/factsheets/Potato_Scab.htm

http://ipm.illinois.edu/diseases/series900/rpd909/
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