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  1. Brûlure bactérienne (syn. Feu bactérien) - Pomme
  2. Bacterial blight (syn. Fire blight)
  3. Bactérie : Erwinia amylovora

Brunissement sur feuilles de pommier

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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L’extrémité d’une pousse d’un pommier (cv 'Honey Gold') est noircie et montre un brunissement des pétioles, de la base du limbe et parfois du limbe au complet. Un exsudat bactérien collant est visible sur la nervure principale d’une feuille brune. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Erwinia amylovora, responsable de la brûlure bactérienne.
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Généralités
La brûlure bactérienne est la principale maladie bactérienne des pommiers et des poiriers. Elle affecte les plantes de la famille des rosacées (pommier, poirier, sorbier, pommetier, aubépine, arbres et arbustes ornementaux, etc.). Elle est causée par la bactérie Erwinia amylovora qui est un organisme nuisible réglementé. Notez que le framboisier peut être infecté par une souche d’Erwinia amylovora, mais celle-ci est spécifique au framboisier. La bactérie peut affecter la majorité des tissus de l’arbre ou de la plante. Elle peut également causer la mort des jeunes arbres en une seule saison. Les arbres infectés peuvent infecter d’autres arbres situés dans un rayon d’environ cinq (5) kilomètres. La brûlure bactérienne est occasionnelle, mais sévère et elle peut entraîner des pertes économiques importantes dans les entreprises pomicoles, particulièrement lorsque la maladie progresse à l’intérieur du vieux bois. Elle est devenue une problématique dans les vergers à haute densité qui abritent de nouveaux cultivars sensibles et des porte-greffes nanisants.
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Symptômes
La brûlure bactérienne peut se manifester sur différents organes. La maladie est nommée en fonction de l’organe touché ainsi, on parlera de la brûlure des fleurs, la brûlure des pousses, la brûlure des branches, etc.
 
Sur tous les organes infectés, lorsque la température est chaude et humide, il peut y avoir la présence de gouttelettes, qui est une matrice de polysaccharides, blanc laiteux à brunes formées par le suintement des bactéries. Les gouttelettes sont produites dans les zones où les bactéries se sont activement multipliées. Elles prennent une teinte brunâtre lorsqu’elles sont exposées à l’air et ressemblent à de la résine lorsqu’elles sont sèches. Ce signe est très caractéristique de la brûlure bactérienne.
 
Feuille : l’infection débute par le pétiole qui mène au brunissement de la nervure centrale, suivi du noircissement des nervures secondaires et des tissus environnants. Les feuilles infectées collent sur les pousses et persistent souvent sur les arbres en hiver. Un suintement bactérien est présent le long de la nervure principale des feuilles.
 
Fleur : au printemps, les grappes de fleurs infectées paraissent humides, vert noirâtre, fanent, ratatinent puis brunissent ou noircissent. Les bactéries peuvent migrer vers le pédoncule puis vers le dard et demeurent attachées à l’arbre. Elles envahissent alors les tissus internes de l’arbre. Les jeunes fleurs (1 à 3 jours) sont les plus sensibles.
 
Fruit : les grappes de fruits manifestent des symptômes quelques jours après l’infection des fleurs ou à la suite d’une blessure sur les fruits en développement. Les pommes infectées sont brunes à brun foncé, pourrissent, ratatinent et se momifient. Les fruits infectés persistent souvent sur les arbres en hiver.
 
Rameau (pousse) : les rameaux en croissance paraissent humides et vert foncé puis deviennent bruns à noirs. Une teinte orange est parfois présente sur les tissus infectés au tout début du développement de la maladie. Les pousses flétrissent à partir de l’apex et courbent en prenant la forme d’un « J » inversé ou d’une canne. La brûlure des pousses se développe très rapidement et peut progresser de 15 à 30 cm en quelques jours. Les symptômes de la brûlure des pousses sont observés vers la fin du printemps ou au début de l'été. L’arbre parait brûlé par le feu lorsque plusieurs pousses sont gravement infectées.
 
Branche et tronc : si un dard ou une pousse est infecté, la maladie peut migrer à l’intérieur du bois vers une branche principale ou le tronc et provoquer la formation d'un chancre. Le chancre est brun rougeâtre à violet, déprimé, et avec une marge fissurée. Le chancre finit par encercler l'organe atteint, ce qui fait dépérir les tissus situés au-dessus du chancre. L’écorce des branches infectées est plus foncée, souvent brun rougeâtre, que celle des tissus sains. Lorsque l’écorce est enlevée, les tissus internes sont humides avec la présence de stries rougeâtres qui brunissent avec le temps. Les chancres à bordure indéterminée sont plus à risque de développer la maladie que ceux à marge définie.
 
Collet et porte-greffe : la brûlure bactérienne se manifeste sur les porte-greffes sensibles parfois par les drageons, mais surtout par les infections systémiques depuis les dards ou les pousses annuelles. La partie située juste en dessous du point de greffe est sensible. Elle se manifeste sous la forme de lésions sombres, humides, avec une teinte rouge à violet et une marge diffuse présentant des fissures. Lorsque l’écorce est enlevée, les tissus internes sont humides avec la présence de stries rougeâtres qui brunissent avec le temps. Les jeunes arbres sont particulièrement vulnérables.
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Ne pas confondre
La brûlure des fleurs et la brûlure des pousses peuvent être confondues avec le dépérissement nectrien (Nectria cinnabarina – maladie progresse de la base des pousses vers le haut et non de l’extrémité des pousses vers le bas comme pour la brûlure bactérienne).
 
La brûlure des branches et du tronc peut être confondue avec des dommages liés aux basses températures de l’air (froid), mais la présence du rougissement de l’écorce des arbres infectés par la brûlure bactérienne permet de les distinguer.
 
La brûlure du collet et du porte-greffe peut être confondue avec la pourriture du collet (Phytophthora cactorum – présence d’un rougissement caractéristique des tissus sous le niveau du sol).
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Cycle vital/épidémiologie
La bactérie hiverne sur les grosses branches qui ont un chancre avec une marge indéterminée. Au printemps, lorsque la température devient supérieure à 18 °C, l'agent pathogène reprend ses activités sur le pourtour des chancres, ce qui amène ceux-ci à prendre de l'expansion. Les exsudats bactériens apparaissent alors sur le chancre au stade prébouton rose des pommiers où la bactérie se multiplie rapidement lorsque la température varie entre 20 et 28 °C. Les infections se font au printemps, lors de la floraison. La bactérie contamine les fleurs épanouies et les pousses tendres. Elles se multiplient sur le stigmate des fleurs puis en présence d’une humidité (pluie légère ou rosée), elles migrent vers le réceptacle où elles envahissent les glandes nectarifères, le dard et le bois de un ou deux ans. Les autres tissus sont principalement infectés par les blessures (dommages d’alimentation d’insectes, les insectes piqueurs la grêle, etc.). La propagation de la maladie est assurée principalement par l’abeille lorsqu’elle butine d’une fleur infectée vers une fleur saine, mais également par les éclaboussures d’eau et d’autres insectes (puceron, cicadelle). Les symptômes apparaissent à compter de la troisième semaine de juin et sont faciles à reconnaitre. Les conditions climatiques sont très importantes et déterminent la dispersion et la sévérité des brûlures à la floraison. La température optimale est chaude (18 à 30 °C, optimum 24 °C) et humide. La présence de la bactérie à la surface des organes facilite la propagation de la maladie par les insectes ou la pluie.
 
En résumé, il y a cinq conditions requises pour le développement de la brûlure bactérienne. Les conditions 1 à 3 peuvent avoir lieu sans l’expression de la maladie. La quatrième condition est la pierre angulaire pour le développement de la maladie. Les conditions doivent se manifester dans l’ordre suivant :
 
1 – Avoir des blocs de verger à risque
2 – Avoir une source locale de la bactérie (chancre ou présence d’hôtes alternes des rosacées)
3 – Avoir des fleurs épanouies
4 – Une température suffisamment élevée durant la floraison pour la contamination
5 – Une humectation des fleurs pour la multiplication de la bactérie et l’infection.
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Méthodes de lutte
La lutte contre la brûlure bactérienne passe par l’application de mesures simples.
 
Les mesures préventives comprennent la sélection de cultivars et de porte-greffes résistants ou tolérants à la maladie. Les porte-greffes de la série Geneva ou Budagovsky sont intéressants. Acheter des arbres sains, exempts de maladies. L’implantation d’un nouveau verger doit être réalisée sur un sol bien drainé, en considérant les cultures avoisinantes et l’état sanitaire des lieux. Il est également essentiel de supprimer les fleurs des nouveaux vergers à mesure qu’elles ouvrent. Éradiquer les vergers abandonnés, les pommiers sauvages et les hôtes alternes situés aux abords des vergers. Assurer une fertilisation azotée tôt en saison afin d’éviter la croissance des arbres tard à l’automne. Dépister à partir de la floraison et tout au long de la saison de croissance. Éviter les blessures, contrôler les insectes et utiliser la lutte chimique avant la floraison. Il existe des modèles de prévision de la maladie (Cougarblight, Maryblyt, RIMpro feu).
 
Les mesures d’éradication sont requises lorsque la brûlure bactérienne est visible sur les arbres. La taille de dormance est parfois requise pour éliminer les chancres. Cette opération s’effectue avant la chute des feuilles pour faciliter la localisation des branches infectées ou en hiver. Au cours de la saison de croissance, éliminer rapidement les foyers dans les blocs de vergers très à risque. Idéalement, la taille doit être réalisée par temps sec et cela permet également d’éviter de stériliser les outils de taille. Placer les branches coupées au centre des allées pour qu’elles sèchent puis les faucher. Lorsque le tronc est touché, il faut abattre l’arbre. La lutte chimique est difficile une fois la maladie installée.
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Traitements phytosanitaires Références et liens
Jones A. L. & Sutton T. B. (1984). Fire Blight. Dans Diseases of Tree Fruits. Cooperative Extension Service, Michigan State University. p. 4-6.
 
Carter K. (2009). Brûlure bactérienne. Dans Lutte intégrée contre les ennemis du pommier. Publication 310F. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO), Ontario. p. 166-176.
 
Sutton T. B., Aldwinckle H. S., Agnello A. M. & Walgenbach J. F. (Eds) (2014). Fire Blight. Dans Compendium of Apple and Pear Diseases and Pests. 2nd éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 87-89.

https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Depliant_Brulure_Bacterienne.pdf

http://web2.irda.qc.ca/reseaupommier/?p=12259

http://espacepourlavie.ca/carnet-horticole/ravageurs-et-maladies/brulure-bacterienne-des-rosacees

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/tender/diseases-and-disorders/fireblight.html#advanced

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/fireblight.htm

http://www.apsnet.org/edcenter/intropp/lessons/prokaryotes/pages/fireBlight.aspx

https://www.youtube.com/watch?v=tC7thMPLCQw
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