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  1. Pourriture molle bactérienne - Poivron
  2. Bacterial soft rot
  3. Bactérie : Pectobacterium carotovorum (syn. Erwinia carotovora subsp. carotovora)

Chancre sur tige de poivron

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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La partie basale de la tige d’un plant de poivron porte un chancre brun à noir. Le système vasculaire de la tige est brun et la moelle est dégradée (non visible ici). Le feuillage était complètement flétri. Les tests de laboratoire ont révélé la présence de la bactérie Pectobacterium sp., responsable de la pourriture molle bactérienne chez le poivron. Il s’agit probablement de Pectobacterium carotovorum.
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Généralités
Selon la littérature, trois espèces de Pectobacterium ont déjà été recensées chez le poivron. Il s’agit de Pectobacterium carotovorum, P. atrosepticum et Dickeya chrysanthemi. Des trois espèces, P. carotovorum semble la plus fréquente. Elle s’attaque à une grande variété de légumes (brocoli, carotte, chou, pomme de terre, tomate, poivron, etc.) et de plantes ornementales (amaryllis, bégonia, calla, cyclamen, dracena, impatiens, violette africaine, etc.). C’est une bactérie pectinolytique qui dissout la lamelle moyenne entre les cellules à l’aide de ses enzymes. Cette action accélère la dégradation des tissus, les rendant mous et spongieux. Elle prolifère rapidement à l’intérieur de la plante provoquant une liquéfaction des tissus et une odeur nauséabonde caractéristique.
 
Chez les solanacées, la pourriture molle bactérienne est plus fréquente chez le poivron et l’aubergine que chez la tomate. Le poivron vert serait plus sensible que le poivron rouge. Chez le poivron, la pourriture molle bactérienne est surtout une maladie de postrécolte bien qu’elle puisse se manifester au champ. Les fruits sont plus sensibles à cause de leur contenu élevé en eau, qui fournit un milieu propice au développement des bactéries. Au champ, elle se manifeste lorsque les conditions climatiques sont chaudes, humides (pluies fréquentes, humidité relative élevée) et que des blessures sont présentes (insectes surtout). Un excès d’azote augmente le niveau de la maladie. Les pertes de rendement sont causées par la diminution de la qualité des fruits. Cette maladie demeure occasionnelle et mineure.
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Symptômes
Tige et collet : présence de chancres bruns à noirs dans la partie basale de la tige et au collet. Le système vasculaire est brun et parfois la moelle se désagrège. La pourriture progresse dans la tige pour atteindre les fruits.
 
Fruit : sur l’épiderme, présence de lésions humides déprimées, pâles à foncées, autour des blessures, sur le pédoncule ou dans la zone du calice. Les zones humides prennent rapidement de l’expansion et les tissus affectés perdent leur texture. La pourriture molle entre dans le fruit par des blessures sur l’épiderme ou par le pédoncule, progresse ensuite vers le calice puis à l’intérieur du fruit. Lorsqu’il y a des lésions internes, le fruit se remplit d’eau et d’une masse visqueuse. Il n’est alors protégé que par le mince épiderme. Lorsque l’épiderme se rompt, les tissus du fruit s’effondrent, sèchent et forment une masse ratatinée et ridée. Les agents pathogènes secondaires envahissent les tissus affectés.
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Ne pas confondre
La pourriture molle bactérienne, causée par Pectobacterium et Dickeya, peut être facilement confondue avec celle causée par d’autres genres de bactéries.
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Cycle vital/épidémiologie
Les bactéries de la pourriture molle peuvent survivre dans le sol, l’eau de surface et dans la rhizosphère de certaines plantes. Elles sont propagées par l’eau (éclaboussures, eau de surface, eau d’irrigation), les outils et les insectes. Les blessures sont nécessaires pour que la bactérie pénètre dans les tissus (insectes, insolation, pluie poussée par le vent, etc.). Pour son développement, la bactérie requiert des températures élevées, une humidité importante et un sol humide. Les bactéries sont actives entre 5 et 37 °C, avec un optimum variant entre 20 et 30 °C. La récolte se fait habituellement à la main et la maladie peut être dispersée par les travailleurs qui manipulent des plants infectés puis des plants sains. La maladie est plus importante lorsque la récolte s’effectue lors de périodes pluvieuses ou que les fruits sont lavés immédiatement après la récolte. Lors du lavage, les poivrons infectés contaminent l’eau de lavage ce qui peut infecter les poivrons sains qui portent des blessures au niveau du calice ou du pédoncule fraîchement brisé lors  de la récolte. La chloration de l’eau permet d’éliminer les bactéries dans l’eau de lavage et de diminuer l’infection durant le lavage, mais ne protège pas les fruits qui sont déjà infectés au moment de la récolte. La maladie est propagée par toutes les opérations postrécolte.
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Méthodes de lutte
Pour limiter la propagation de la bactérie P. carotovorum, il faut contrôler les insectes, particulièrement la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), éviter de cultiver dans des champs ayant des antécédents de la maladie (crucifères, cucurbitacées, pomme de terre, etc.). Faire une rotation des cultures avec des plantes non hôtes (haricot, maïs, soya). Assurer une fertilisation équilibrée et éviter les excès d’azote. L’irrigation devrait être un complément à la pluie. Nettoyer et désinfecter avec un désinfectant antibactérien tous les équipements qui entrent en contact avec les fruits. Lors de la récolte, éliminer les fruits malades et enlever l’eau sur les fruits. Minimiser les blessures et les meurtrissures. Les fruits empaquetés devraient être refroidis le plus rapidement possible. Aucun traitement n’est homologué contre la pourriture molle bactérienne chez le poivron.
 
Les pertes en postrécolte peuvent être réduites en récoltant les fruits secs, en minimisant les blessures durant la récolte et le lavage et en assurant un entreposage adéquat. Idéalement, l’eau de lavage doit être chlorinée pour détruire les bactéries. Assurer une bonne gestion du climat (température et humidité relative basses et bonne ventilation) lors de l’entreposage et le transport vers les marchés.
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Références et liens
Boucher T. J. & Ashley R. A. (2000). Bacterial Soft Rot. Dans Northeast Pepper Integrated Pest Management (IPM) Manual. University of Connecticut ed. Cooperative Extension System.p. 54-55.
 
Pernezny K., Roberts P. D., Murphy J. F. & Goldberg N. P. (2009). Bacterial Soft Rot. Dans Compendium of Pepper Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 41-42.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Pourriture molle. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 299-300. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch18-tomate.pdf)

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/peppers/diseases-and-disorders/bacterial-soft-rot.html#advanced

https://seminis.fr/informations/guides-des-maladies/poivrons-aubergines/bacterial-stem-peduncle-canker-soft-rot/

https://ag.umass.edu/vegetable/fact-sheets/pepper-soft-rot
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