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  1. Pourriture brune (syn. Moniliose) - Cerise
  2. Brown rot
Champignon :
  1. Stade sexué : Monilinia fructicola (syn. Sclerotinia fructicola)
  2. Stade asexué : Monilia fructicola

Pourriture brune sur une cerise.

Caroline Turcotte - MAPAQ

© Caroline Turcotte - MAPAQ

Information reliée à l'image
Sur ce fruit momifié, on observe la présence d'amas bruns et cotonneux formés des conidies de Monilinia fructicola.
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Généralités
La pourriture brune, ou moniliose, est une importante maladie des cerisiers dans les régions au climat tempéré et humide. Le principal dommage causé par cette infection est la pourriture des fruits mûrs. Lorsque les conditions sont favorables au développement de la maladie et qu’aucune méthode de lutte n’est mise en place, elle peut détruire presque entièrement une récolte et occasionner des pertes de rendement importantes. Monilinia laxa, Monilinia fructigena et Monilinia fructicola sont trois espèces qui peuvent causer des symptômes de pourriture brune. Monilinia laxa et Monilinia fructigena sont fréquemment retrouvés en Europe, tandis que Monilinia fructicola est l’espèce la plus commune dans le Nord-Est américain et sur le territoire québécois. M. Fructicola peut affecter autant les fruits blessés que les fleurs et les fruits sains. Cette espèce cause les pertes de rendement les plus sévères. Ce champignon peut affecter tous les fruits à noyau, dont les cerises douces et acides, les pêches, les nectarines, les abricots et les prunes.
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Symptômes
Les principaux symptômes de la pourriture brune s’observent surtout sur les fruits mûrs. D’autres symptômes peuvent apparaître plus tôt dans la saison, mais ils sont moins fréquents.

Fleur : La brûlure des fleurs peut passer inaperçue parce que la croissance des feuilles est importante à cette période de l’année. À mesure que les fleurs infectées brunissent et se flétrissent, elles ont tendance à coller à la gommose sur le rameau. Le champignon infecte les fleurs, parfois le pédoncule, et se propage jusqu’à la tige. À l’occasion, un duvet brun à gris se développe à la surface des fleurs et des tiges infectées.

Fruit vert : Le fruit nouvellement formé, dont le noyau est encore mou, peut être infecté par Monilinia spp. Il développe des pourritures brunes et fermes et se couvre d’un duvet beige, qui correspond à des fructifications fongiques. Le fruit résiste aux infections lorsque son noyau commence à durcir, puis il redevient sensible lors du mûrissement, d’une à trois semaines avant la récolte.

Fruit mûr : Sur les fruits arrivés à maturité, la pourriture brune forme d’abord des touffes de duvet gris à brun réparties de manière concentrique. Ce symptôme, typique de la pourriture brune, est le plus souvent observé. Les tissus végétaux en décomposition sécrètent une toxine qui cause le dépérissement de la tige et empêche les fruits de se détacher du pédoncule. Une partie des fruits infectés tombe au sol. Toutefois, plusieurs se dessèchent, se ratatinent et se momifient sur les branches, qu’ils soient matures ou immatures.

Tige et feuille :  Lorsque l’infection florale s’étend à la tige, un chancre y apparaît, prenant la forme d’une zone nécrosée et noirâtre. Parfois, de la gommose suinte de ce chancre, de sorte que les fleurs brunies collent à la tige. Le chancre causé par la pourriture brune ceinture la tige et provoque le flétrissement des feuilles terminales, qui brunissent, mais demeurent attachées à la tige. Généralement, les chancres se trouvent seulement sur les nouvelles tiges.
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Ne pas confondre
La brûlure des fleurs, le flétrissement des feuilles, le brunissement des tiges et les chancres peuvent aussi être causés par la bactérie Pseudomonas syringae, responsable de la coulure bactérienne (ou chancre bactérien) chez le cerisier. À partir de ces symptômes, il est difficile, même souvent impossible, d’identifier l’agent pathogène en cause. Quelques indices peuvent cependant aider à discriminer les deux maladies.

D’abord, la présence d’un duvet brun grisâtre sur les fleurs ou les pédoncules est typique de la pourriture brune. La maladie est favorisée lorsque le temps est chaud et pluvieux à la récolte. Inversement, s’il n’y a aucun signe fongique sur les fruits, que la température est fraîche à la récolte et qu’un gel printanier a eu lieu, il est plus probable qu’il s'agisse de la coulure bactérienne. Malgré ces indices, une analyse effectuée par un laboratoire permet de déterminer précisément l’agent pathogène responsable des symptômes.
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Cycle vital
Au printemps, l’infection des fleurs est principalement provoquée par les spores asexuées (conidies) qui se trouvent sur les fruits momifiés ou sur les rameaux infectés l’année précédente, qui sont tombés au sol ou qui ont hiverné sur l’arbre. Les conidies sont dispersées vers les organes sensibles du cerisier par les éclaboussures et le vent durant une pluie. Par la suite, elles germent et produisent des sporodochies. Les sporodochies sont des chaînettes de conidies sur des branches d’hyphes disposées en touffes. Elles sont grisâtres à brunâtres et mesurent entre 1 et 3 mm de diamètre. Les conidies formées sont une source d’inoculum pour l’infection des fruits verts et des fruits mûrs.

Le champignon hiverne aussi sous forme de pseudosclérotes formés sur les fruits momifiés partiellement ou totalement enfouis dans le sol. Au printemps, des apothécies germent des pseudosclérotes et libèrent des ascospores. Les apothécies sont des petites structures de reproduction sexuée, qui ressemblent à des coupes pédicellées. Il est plus rare d’observer le champignon sous cette forme, et leur rôle est considéré comme négligeable dans la dissémination de Monilinia spp. Toutefois, lorsque ces structures se forment, les ascospores atteignent les fleurs ou les fruits des cerisiers et provoquent des infections primaires.

Tout ce qui peut entraîner des blessures aux fleurs et aux fruits augmente l’incidence de la pourriture brune (morsures d’insectes, gelées tardives, grêle, orages et vents violents), même si M. fructicola peut aussi affecter les fruits sains.

Les infections florales semblent rarement sévères. Toutefois, une première infection provoque rapidement plusieurs cycles d’infections secondaires. Une fois que Monilinia spp. a envahi le centre des fleurs, ces dernières se dessèchent et le mycélium se propage du pédoncule à l'écorce, d'où il peut atteindre le système vasculaire. Les spores se propagent ensuite par contact sur les fruits verts, les fruits mûrs et les tiges de l'année, ce qui cause des pertes de rendement.

Une fois les fleurs infectées, la maladie se multiplie rapidement durant l’été si la température et les précipitations lui sont favorables et aussi longtemps qu’il y a des fruits mûrs dans les arbres. À cet effet, les températures optimales pour les infections florales sont de 21 °C à 26 °C. Dans cet intervalle, seulement deux à trois heures de mouillure sont nécessaires pour provoquer une infection. Toutefois, la contamination peut avoir lieu à des températures aussi basses que 4 °C, mais seulement lors de périodes prolongées de mouillure.

Durant la période de mûrissement des fruits, si la température est chaude et humide, le risque d’infection augmente. Tout comme lors des infections florales, quelques heures de mouillure à une température optimale de 21 °C à 26 °C suffisent pour causer une infection. Par temps chaud et humide, la pourriture apparaît sur les fruits quelques jours après l’infection et elle se propage très vite. Quand les fruits sont infectés tardivement, les pertes économiques peuvent apparaître lors de la manutention post-récolte, du stockage et du transport.
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Méthodes de lutte
Prévention : Utilisées seules, les pratiques préventives ne maîtrisent pas la maladie. Par contre, elles aident à diminuer l’inoculum du champignon. Dans le cas de fortes infections, la mise en place des pratiques suivantes, en complément des fongicides, accroît le contrôle de la maladie:
  • Choisir un site aéré qui favorise un assèchement rapide du verger;
  • Éliminer les espèces indigènes du genre Prunus dans un rayon de 400 m si cela est possible. Elles peuvent favoriser la présence de la maladie;
  • Éliminer du verger les fruits et les tiges infectés (dans le cas de petits vergers);
  • Effectuer un bon contrôle des insectes, car les blessures qu’ils occasionnent favorisent la propagation de la pourriture brune (ex.: le charançon de la prune);
  • Récolter avec soin pour éviter des blessures aux fruits et réfrigérer rapidement les fruits après la récolte à l’aide d’un système à air forcé;
  • Utiliser des contenants propres et récolter au moment opportun permettent de limiter les dommages causés par la pourriture brune après la récolte.
Les suivis effectués entre 2010 et 2015 ont démontré que tous les cultivars de cerisiers nains rustiques sont sensibles à la pourriture brune, plus particulièrement Carmine Jewel et Evans.
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Références/liens
AGRIOS G.N. (1988) Plant Pathology, 3e édition, Academic Press inc., 803 p.

Gouvernement de la Colombie-Britannique : Brown Rot of Stone Fruits

OGAWA J. M. & autres (1995) Compendium of Stone Fruit Diseases, St-Paul, APS Press, 98 p.

RITCHIE D. F. (2005) Brown Rot of Stone Fruits, American Phytopathological Society

Strickland, D., Carroll, J. et Cox, K. (2019). Brown Rot of Stone ans Pome Fruit, New York State IPM Program

WILCOX W. F. (1993) Tree Fruit Crops: Brown Rot of Stone Fruits, Cornell Cooperative Extension, Disease Identification sheet no. 10, 2 p
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