Chez le maïs grain et fourrager, le piétin fusarien ou pourriture des racines est causé par différents champignons, dont quelques espèces de Fusarium, particulièrement F. oxysporum, F. graminearum, F. solani, Pythium, Penicillium et Rhizoctonia. Tous ces champignons peuvent être observés sur les plantules. Sur les plants matures, Fusarium et Rhizoctonia le seront davantage. Les symptômes sont peu visibles avant la mort des plants ou de dommages graves alors il faut porter une attention particulière aux premiers symptômes d'une infection de la semence ou des plantules lorsque le peuplement s'établit mal, la levée est inégale et des zones sans plant sont observés dans le champ. Les symptômes sont plus importants dans les champs avec un travail minimum du sol ou de conservation du sol. Les pertes de rendement surviennent seulement lorsque la sévérité de la maladie augmente à cause de grandes fluctuations d’humidité du sol (trop sec ou trop humide) ou que les plants sont stressés. Les plants infectés sont répartis de manière éparse au champ et rarement en foyer. Le piétin fusarien est occasionnel et mineur.

Plantule : lésions beiges à brun rougeâtre sur le coléoptile. Mortalité potentielle.
 
Feuille : jaunissement puis brunissement des feuilles basales.
 
Collet : coloration brun pâle à brune à noire des tissus.
 
Racine : sont grossières, tronquées, brun pâle à brunes à noires, avec peu de radicelles. Pourriture partielle ou complète surtout chez les plants adultes.

Le piétin fusarien peut être confondu avec d’autres pourritures racinaires causées par Pythium, Rhizoctonia et Penicillium. Un isolement fongique est souvent requis pour les différencier.

Le piétin fusarien se transmet principalement par la semence, les résidus de culture et le sol. Des semences infectées causeront de la fonte des semis et de la pourriture des graines. Les infections se produisent lorsque les racines viennent en contact avec des structures du champignon (chlamydospores, mycélium ou conidies selon l’espèce) dans le sol. Les blessures aux racines ne sont pas requises, mais accroissent les risques d’infection lorsqu’elles sont blessées ou stressées. Le piétin fusarien se développe sous un large spectre de température et d’humidité du sol. Les plants près de la maturité sont plus sensibles aux pourritures racinaires. La pourriture débute au niveau des racines puis progresse vers le collet et le bas de la tige.

Pour lutter contre le piétin fusarien du maïs grain et fourrager, il faut employer des semences certifiées et traitées, des hybrides tolérants, cultiver dans des sols bien drainés et non compactés et retarder le semis jusqu’à ce que le sol soit suffisamment réchauffé (> 14 °C).

Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Brûlure des semis et Pourriture des racines du maïs. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 60-61.
 
Munkvold G. P. & White D. G. (Eds) (2016). Fusarium Root Rot. Dans Compendium of Corn Diseases. 4th ed. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 26-27.

http://www.aganytime.com/Documents/ArticlePDFs/Corn%20Seedling%20Blights%20and%20Root%20Rots%20-%20DEKALB%20-%20Spotlight.pdf