Imprimer tout
Imprimer texte
  1. Pourriture des racines (syn. Pourridié phytophthoréen) - Thuyas
  2. Phytophthora root rot
Champignon :
  1. Phytophthora sp.

Brunissement des feuilles sur cèdre

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

Information reliée à l'image
Sur un jeune cèdre blanc de 60 cm de hauteur, les feuilles sont brun rougeâtre. Le système racinaire est noir et pourri (non visible ici). Les tests de laboratoire ont révélé la présence du champignon Phytophthora sp. dans les racines. L’état dépérissant du système racinaire explique l’anomalie de coloration observée sur le feuillage.
 
Le conseiller agricole mentionne que les plants affectés sont situés de manière éparse au champ, mais en plus grande proportion dans le bas du champ, là où le drainage est de qualité moyenne. La zone affectée représente 30 % du champ, soit 2 hectares. Les symptômes sont apparus à la suite de pluies abondantes. La mauvaise qualité du drainage et les pluies abondantes ont contribué à l’apparition des symptômes causés par Phytophthora, qui est un champignon stimulé par l’eau.
Lire la suite
Généralités
Phytophthora est un oomycète (règne des Chromistes) et un agent pathogène du sol qui cause des maladies sur une grande variété de cultures et de plantes ornementales. Les espèces communes, causant de la pourriture des racines et du dépérissement chez les plantes ornementales, sont P. cactorum, P. cinnamomi, P. citricola, P. cryptogea, P. lateralis, P. megasperma et P. nicotianae. Chez les plantes ligneuses ornementales, l’azalée, le cèdre, le cyprès, le daphné, le genévrier, le rhododendron et le sapin sont parmi les espèces les plus sensibles. La pourriture racinaire est la maladie la plus commune causée par Phytophthora en pépinière. Une forme aérienne de la maladie peut également se développer lorsque l’inoculum provenant du sol ou de l’eau d’irrigation contaminée est projeté sur les feuilles et les tiges sensibles. Les dommages sont fréquents et sévères lors des saisons chaudes et pluvieuses ou lorsque les substrats utilisés demeurent humides trop longtemps. En champ ou en pépinière, les infections surviennent surtout au printemps et à l’automne lorsque les sols sont saturés d’eau. La maladie évolue rapidement et peut causer des pertes économiques importantes. Une fois la maladie établie, la lutte à Phytophthora est ardue, voire impossible. Les plants affectés sont distribués en foyer ou de manière éparse.
 
Un diagnostic préliminaire peut être fait en dégageant le sol ou le substrat entourant le collet et les racines des plants morts ou dépérissant. Gratter l’épiderme qui recouvre la base de la tige, le collet et les racines pour voir si une coloration brunâtre est présente. Généralement, il y a une démarcation nette entre les tissus sains (blancs) et affectés.
Lire la suite
Symptômes
Bouture : les boutures enracinées sont rabougries, jaunes et flétries.
 
Feuille : jaunissement puis brunissement du feuillage. Les feuilles sont peu développées. Chute potentielle.
 
Tige (pousse) : le diamètre des tiges est réduit, les pousses annuelles sont faiblement développées. Des lésions allongées noires sont parfois observées à la base de la tige et ont pour origine le collet. Brunissement et pourriture des tissus internes.
 
Collet : le brunissement des tissus internes du collet n’est pas visible de l’extérieur sur la tige ligneuse.
 
Racine : présence de lésions brun foncé à noires, humides, et des pourritures plus ou moins généralisées. Le cortex s’enlève facilement et les vaisseaux sont bruns.
 
Plant : perte de vigueur, flétrissement et dépérissement. Mortalité des plants.
Lire la suite
Ne pas confondre
Ces symptômes peuvent être confondus à une asphyxie racinaire causée par un excès d’eau dans le sol ou à d’autres maladies racinaires causées par différents champignons (Fusarium, Pythium, Cylindrocarpon, etc.).
Lire la suite
Cycle vital
Phytophthora hiverne sous la forme de mycélium, mais principalement sous la forme d’oospores et de chlamydospores dans le sol, les racines infectées ou sur les résidus de culture. Au printemps, lorsque le sol est chaud et saturé en eau, les oospores germent et produisent des sporanges. Ces sporanges germent directement sur les tissus ou produisent et relâchent des zoospores biflagellées mobiles. Les sporanges sont dispersés par le vent, l’eau (eau de surface, pluie, irrigation par aspersion, éclaboussure) et le mouvement de l’eau dans le sol. Les zoospores se déplacent dans l’eau libre du sol vers la surface des racines où ils germent et pénètrent directement dans les tissus ou par des blessures. Ils envahissent rapidement les tissus, grâce à l'action conjuguée de diverses enzymes pectinolytiques et cellulolytiques, et progressent entre et dans les cellules. Phytophthora peut produire des millions de spores sur les plantes infectées durant toutes les phases de croissance. Dans les champs naturellement infestés, il peut y avoir plusieurs cycles de la maladie au cours d’une saison de croissance. Phytophthora peut aussi être disséminé par les boutures ou les transplants, le sol, les outils et les équipements qui sont contaminés. Les symptômes se manifestent 3 à 4 jours après l’infection. Par la suite, des sporanges et des oospores se forment à l'intérieur des tissus ou à leur surface.
Lire la suite
Méthodes de lutte
Pour prévenir le pourridié phytophthoréen, il faut se procurer du matériel végétal sain et des espèces résistantes ou tolérantes, lorsque disponibles, éviter les sols humides (lourds, compactés, avec un mauvais drainage) et ceux qui ont des antécédents de la maladie, éliminer les sources d’inoculum (matériel végétal affecté, débris végétaux), utiliser judicieusement l’irrigation par aspersion sinon prioriser l’irrigation goutte à goutte et maintenir une fertilisation équilibrée. Utiliser des substrats sains ou désinfectés qui se drainent bien et des contenants neufs ou désinfectés. Porter une attention particulière à la qualité de l’eau. Des traitements fongiques sont disponibles.
 
Dans les aires de propagation, les mesures phytosanitaires doivent être strictes. Utiliser du matériel neuf, laver, brosser et désinfecter toutes les infrastructures et enlever tous les débris de plantes et de sol de la culture précédente. Prélever les boutures dans le haut des plants afin d’éviter les zones éclaboussées par des gouttelettes d’eau contaminées par le champignon. Éliminer les boutures contaminées en prenant soin de les déposer dans un sac de plastique pour éviter la dispersion aérienne des structures fongiques.
Lire la suite
Références/liens
Hansen E. M., Lewis K. J. & Chastagner G. A. (Eds) (2018). Phytophthora Root Rot, Stem Canker, and Shoot Blight in Christmas Trees. Dans Compendium of Conifer Diseases. 2e éd., APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 20-22.
 
Jones R. K. & Benson D. M. (2009). Phytophthora Root Rot and Dieback. Dans Diseases of Woody Ornamentals and Trees in Nurseries. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 52-56.
 
Sinclair W. A. & Lyon H. H. (2005). Diseases Caudes by Phytophthora Species. Dans Diseases of trees and shrubs. 2e éd. Cornell University Press, Ithaca, New York. p. 354-367.

https://extension.tennessee.edu/publications/Documents/W289-D.pdf

https://pnwhandbooks.org/plantdisease/host-disease/arborvitae-thuja-occidentalis-root-rot

http://www.missouribotanicalgarden.org/gardens-gardening/your-garden/help-for-the-home-gardener/advice-tips-resources/pests-and-problems/diseases/rot/phytophthora-root-rot-of-trees-and-shrubs.aspx
Lire la suite

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.