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  1. Mildiou (syn. Brûlure tardive) - Tomate
  2. Late blight
Champignon :
  1. Phytophthora infestans

Dépérissement d'un plant de tomate

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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Un plant de tomate de serre montre un important dépérissement. La majorité des feuilles sont brunes et d’aspect brûlé. Les fruits immatures sont brun verdâtre, luisants, avec un épiderme bosselé. Les dommages débutent dans la zone pédonculaire et progressent de manière inégale sur presque la moitié des fruits. Les observations microscopiques ont révélé la présence de sporangiophores et de sporanges de Phytophthora infestans, responsable du mildiou chez la tomate.
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Généralités
Le mildiou, causé par Phytophthora infestans, est un parasite obligatoire susceptible de s'attaquer à tous les organes aériens de la plante. C’est une maladie commune et extrêmement destructive de la tomate. Le mildiou affecte davantage la tomate de champ que celle cultivée en serre sauf si les conditions serricoles sont fraîches et humides. Phytophthora infestans affecte également la pomme de terre, le poivron, l’aubergine, le pétunia et des mauvaises herbes des solanacées (surtout les morelles (Solanum spp.)). Au champ, la tomate est infectée si elle est cultivée près des champs de pommes de terre attaquées par le mildiou. En serre, l’inoculum provient des champs de pommes de terre infectés des environs. Le mildiou évolue rapidement si les conditions sont humides et que la maladie n’est pas contrôlée. Les cultures peuvent être détruites en quelques jours. Une fois établie, la lutte à Phytophthora est ardue, voire impossible. Les plants affectés sont distribués en foyers.
 
Différentes souches de mildiou ont fait leur apparition au cours des dernières décennies, obligeant la révision des produits fongiques disponibles pour les réprimer. Habituellement, le mildiou se reproduit de façon végétative par des sporanges et la reproduction sexuée n’a lieu que lorsque des individus des types A1 et A2 s’unissent. Actuellement, la souche US-23 (type sexuel A1) domine au Québec et au Canada. Elle est particulièrement agressive sur la tomate et un peu moins sur le feuillage de la pomme de terre. La grande sensibilité de la tomate accroit les risques de dispersion de spores par les transplants et les plants de tomate cultivés au champ. L’absence des souches de type A1 et A2 en même temps au champ limite le développement du stade sexué (oogones) de la maladie. Ces oogones assureraient sa survie hivernale dans les sols en l’absence de tissus vivants de la tomate. Les oogones sont habituellement résistantes à la dessiccation, au froid et aux conditions adverses, assurant leur pérennité dans le sol.
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Symptômes
Feuille : au début, présence de taches noir verdâtre, huileuses et irrégulières à l’apex ou à la marge des vieilles feuilles. Ce symptôme est caractéristique de la maladie. Dans des conditions humides, les taches s’agrandissent rapidement pour former des plages brunes aux contours irréguliers. Elles sont parfois entourées d’un halo vert pâle. À la face inférieure, un mycélium blanc grisâtre se développe à la marge des taches. Une sporulation peut se développer en bordure des taches ou des plages. La feuille entière peut flétrir, dépérir et mourir. Des chancres bruns peuvent se développer à partir du pétiole des feuilles.
 
Fruit : sur les fruits verts, présence de taches brun verdâtre, huileuses, bosselées, avec une marge irrégulière qui peuvent s’étendre sur la surface entière du fruit. Pourriture potentielle. Présence d’un mycélium blanc grisâtre sur l’épiderme.
 
Tige : présence de taches irrégulières, brun foncé à noires, débutant à la zone d’attache du pétiole des feuilles sur la tige ou à l’apex de la tige. Sous des conditions humides, présence de mycélium. Les taches prennent rapidement de l’expansion et évoluent en des chancres pouvant couvrir ou encercler toute la tige. Les tiges infectées sont fragiles, cassent facilement et peuvent mourir.
 
Plant : dépérissement partiel ou complet. Odeur de poisson.
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Ne pas confondre
Sur les fruits, le mildiou aérien peut être confondu avec le mildiou zoné (Phytophthora spp. – fruit avec épiderme lisse).
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Cycle vital
Au Québec, Phytophthora infestans ne peut hiverner qu’à l’intérieur des tissus vivants. Il hiverne sous la forme de mycélium dans les tomates et les pommes de terre infectées, les tas de déchets, les repousses de tomates et de pommes de terre qui hivernent dans le champ et les mauvaises herbes.
 
Au printemps, des sporanges sont formés à partir du mycélium lorsque des conditions humides sont présentes de 7 à 10 heures à des températures situées entre 10 et 24 °C. Les sporanges sont dispersés par le vent (sur de longues distances), l’eau (pluie, irrigation par aspersion, éclaboussure) et les équipements de ferme. Ils germent directement sur les tissus si la température varie entre 18 et 24 °C ou relâchent des zoospores biflagellées mobiles si la température est inférieure à 18 °C. Les zoospores se déplacent dans l’eau libre vers la surface des plants (feuille ou fruit) où ils germent et pénètrent dans les tissus. Il est capable de produire des millions de spores sur les plantes infectées durant toutes les phases de croissance. La reproduction sexuée par les oospores n’a pas été observée sous nos conditions. Les conditions de développement de la maladie sont un taux élevé d’humidité relative (> 90 %) ou une longue humidité en surface et des températures modérées entre 10 et 15 °C la nuit et 15 et 21 °C le jour. Phytophthora infestans est détruit par du temps sec prolongé et des températures près de 30 °C. Le mildiou se développe sur les tissus 4 à 7 jours après l’infection.
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Méthodes de lutte
Pour prévenir le mildiou de la tomate, il faut éliminer les sources d’inoculum (tomates infectées, tas de résidus, les volontaires), se procurer des semences certifiées et des transplants sains, contrôler les mauvaises herbes, particulièrement les morelles, appliquer des traitements fongiques préventifs, pailler et tuteurer les plants au champ, enlever et enfouir les tissus infectés et utiliser judicieusement l’irrigation par aspersion. Des modèles prévisionnels du développement de la maladie sont parfois disponibles. En serre, en plus des mesures énoncées précédemment, contrôler l’humidité, éviter l’irrigation par aspersion ou par brumisation et bien nettoyer les structures et le matériel entre chaque production. En entrepôt, éliminer les fruits affectés ou blessés.
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Traitements phytosanitaires Références/liens
Jones J. J., Zitter T. A., Momol T. M. & Miller S. A. (Eds) (2014). Late Blight. Dans Compendium of Tomato Diseases and Pests. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 32-34.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Mildiou de la tomate. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 302-303 et 382. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch18-tomate.pdf) (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch25-tomate-de-serre.pdf)

https://www.agrireseau.net/documents/Document_92316.pdf

http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/tomatoes/diseases-and-disorders/late-blight.html#advanced

http://www.extension.umn.edu/garden/fruit-vegetable/plant-diseases/late-blight-tomato/

https://ag.umass.edu/home-lawn-garden/fact-sheets/late-blight-on-tomatoes-potatoes

http://hyg.ipm.illinois.edu/article.php?id=535
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