Ce puceron peut produire jusqu’à 10 générations par année sous nos latitudes. Le stade de développement durant lequel l’hibernation est effectuée dépend de la plante hôte sur laquelle le puceron se trouve. Il passe l’hiver sous forme d’œuf inséré dans les interstices de l’écorce lorsqu’il se trouve sur des ormes. Lorsqu’il se trouve sur une rosacée, notamment les pommiers, il passe l’hiver au niveau des racines ou du collet sous forme d’adulte ou de larve. Les œufs ayant hiberné sur les ormes éclosent tôt au printemps. Après que trois générations aient été complétées sur l’orme, des adultes ailés migrent vers les pommiers pour continuer à s’y développer au courant de l’été.

Les individus ayant hiberné sur les pommiers commencent à former  des colonies lorsque les pommiers atteignent le stade de calice. Ces colonies se développent principalement au niveau du tronc et des grosses branches. Au courant du mois de juin, les pucerons se déplacent vers la périphérie de l’arbre pour former de nouvelles colonies sur des branches de plus petite taille. Pendant les deux mois suivants, les pucerons aptères produiront plusieurs générations de façon asexuée. Vers la mi-août, des pucerons femelles ailés sont produits et ceux-ci vont quitter les pommiers pour se diriger vers des ormes. Dès leur arrivée sur un orme, ces femelles ailées vont produire des mâles ainsi que des femelles ayant la capacité de se reproduire de façon sexuée. Après s’être accouplées, ces dernières vont déposer leurs œufs sur l’écorce des ormes pour qu’ils puissent y passer l’hiver.

Les dégâts causés par le puceron lanigère se différencient de ceux des autres espèces de pucerons, car celui-ci s’attaque plutôt aux parties ligneuses de l’arbre, nuisant ainsi à sa croissance. On le retrouve sur les racines, les chancres, les cicatrices de taille, les blessures, à l’aisselle des feuilles, sur les pousses annuelles, dans les replis de l’écorce et occasionnellement aux extrémités du fruit.

Se nourrissant de la sève, le puceron lanigère provoque la formation de nodules, principalement lorsqu’il s’attaque aux racines et aux pousses annuelles. Par la suite, ces nodules éclatent et constituent des endroits propices pour la formation de chancres, en plus de bloquer la circulation normale de la sève. La présence d’importantes colonies de pucerons lanigères sur les pousses annuelles favorise le gel des rameaux l’hiver suivant.

Le puceron lanigère sécrète aussi un miellat, sur lequel peut se développer, sous des conditions humides, un mycélium noir appelé fumagine. Les feuilles et les fruits deviennent collants et se couvrent alors d’une poudre noire très difficile à enlever, même avec un bon brossage.

Chouinard, G. (ÉD) 1997. Manuel de l’observateur : pommier. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Québec, 170 pages.

https://www.agrireseau.net/documents/Document_91053.pdf

https://ecommons.cornell.edu/bitstream/handle/1813/43136/wooly-apple-aphid-FS-NYSIPM.pdf?sequence=1&isAllowed=y