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  1. Puceron de la digitale - Foxglove aphid
  2. Aulacorthum solani (Kaltenbach)
  3. Ordre/Famille : Hemiptera/Aphididae
  4. Ravageur

Adulte

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

© Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

Description
Oeuf : 0,6 mm; il est noir brillant et de forme elliptique.
Larve : environ 1,5 mm à maturité; d’apparence semblable à la femelle aptère, mais plus petite; de couleur vert-jaunâtre brillant, avec des pattes et des antennes foncées.
Adulte aptère : 1,5 à 3,0 mm; le corps est en forme de poire et de couleur jaune, jaune-verdâtre ou vert; l’abdomen est plus foncé à la base des cornicules; les antennes sont plus longues que le corps; les tubercules antennaires sont parallèles.
Adulte ailé : 2,0 à 2,9 mm; l’abdomen est vert pâle ou olive, mais la coloration de la tête et du thorax varie du jaune foncé à presque brun-noir; l’abdomen affiche habituellement des barres ou des taches foncées sur sa portion dorsale; les cornicules sont minces, effilées, de couleur pâle et se terminent par une large collerette foncée; les ailes sont transparentes et les nervures sont foncées.
Cycle vital
Le puceron de la digitale est un insecte originaire d’Europe qui est maintenant répandu à travers le monde. Il est présent partout aux États-Unis et dans le sud du Canada. Il est considéré comme un important ravageur en serriculture.

Malgré sa répartition mondiale et les dommages qu’il occasionne, la biologie du puceron de la digitale demeure relativement peu connue. Le nombre de générations qu’il produit par année est inconnu. Au Canada, en se basant sur la durée de développement, on peut supposer qu’il produit au moins quatre ou cinq générations par année dans les champs. Les populations se développent rapidement au début du printemps et elles atteignent leur apogée entre la mi-juin et la mi-juillet. La survie et la fécondité du puceron de la digitale sont notablement plus faibles, lorsque la température excédent 25 °C.

Dans les climats froids, l’hibernation s’effectue sous forme d’œuf, directement sur les hôtes primaires, qui appartiennent aux genres Digitalis (digitale) et Hieracium (épervière). Lorsque les températures sont chaudes, comme c’est le cas en serriculture, les adultes sont également en mesure d’hiberner.

Tôt au printemps, les œufs éclosent et les larves commencent aussitôt à s’alimenter du jeune feuillage de la plante hôte. À maturité, ces larves donnent lieu à une première génération composée exclusivement de femelles aptères, dites fondatrices. Les fondatrices se reproduisent par parthénogenèse. Elles engendrent des larves se nourrissant également du feuillage de la plante hôte et pouvant se développer en femelles ailées ou aptères. Les femelles aptères du puceron de la digitale peuvent passer la totalité de la saison sur la même plante hôte où elles produiront de nouvelles générations en continu. De leur côté, les femelles ailées s’envolent en quête d’une nouvelle plante hôte où elles se reproduiront par parthénogenèse pendant la majorité de la saison. La prolifération des pucerons est exponentielle et peut rapidement mener à la formation de colonies très populeuses.

Lorsque la durée de la photopériode diminue en deçà de 14 heures, habituellement vers la fin du mois d’août, les femelles aptères donnent naissance à des larves qui se développeront en pucerons mâles. Les femelles ailées s’envoleront à la recherche d’un hôte primaire (digitale ou épervière) et donneront naissance à des femelles aptères ovipares. Ces dernières s’accoupleront avec les mâles puis pondront leurs œufs directement sur la plante hôte, habituellement entre les mois d’octobre et novembre. Tous les individus immatures ou adultes seront tués par le froid alors que les œufs hiberneront jusqu’au printemps suivant.
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Dommages
En plus de sucer la sève des plants, le puceron de la digitale sécrète également une salive toxique qui accentue le jaunissement (particulièrement des nervures) des feuilles. Cela provoque une nécrose localisée pouvant entraîner la mort des feuilles. Les feuilles infestées se déforment et s’enroulent, puis le plant subit un retard de croissance généralisé. À forte densité, les pucerons peuvent défolier entièrement les plants. Lorsqu’il s’attaque aux fruits, le puceron de la digitale cause des perforations déprimées qui deviennent noires ou rouges selon le stade de maturation du fruit. Lors d’infestations sévères, les fruits peuvent être gravement déformés. En raison de la toxicité de sa salive, le puceron de la digitale fait des dommages  avec une plus faible densité d’individus que les autres pucerons.

De plus, ce puceron est responsable de la transmission de 45 virus chez les végétaux, dont le virus de l’enroulement de la pomme de terre, le virus de la mosaïque du concombre, le virus de l’aspermie de la tomate, le virus de la jaunisse de la betterave et de la jaunisse occidentale de la betterave.

Finalement, le puceron de la digitale exsude du miellat pour compenser l’excédent de sucre qu’il ingère. La présence de miellat favorise le développement de fumagine qui limite la capacité de respiration et de photosynthèse des structures recouvertes. La fumagine altère la coloration des fruits et affecte leur valeur commerciale.
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Cultures à risque
Élevé : Bégonias, Calibrachoas, Géraniums (Pélargoniums), Lobélies, Pétunias
Moyen : Aubergine, Laitues, Poivron, Pomme de terre, Tomate
Faible : s.o.
Prévention et répression
Dépistage : L’installation de pièges collants jaunes permet de confirmer la présence de pucerons ailés. Toutefois, il est parfois difficile d’identifier avec certitude l’espèce à l’aide de cette méthode de dépistage.

L’observation régulière des feuilles, des fleurs et des fruits, pour y détecter la présence de pucerons, de miellats et d’exuvies, demeure la meilleure méthode de dépistage et devrait être effectuée de façon hebdomadaire pendant la totalité de la saison de croissance.

Contrôle biologique : Disponible commercialement au Québec, Aphidius ervi, Aphidoletes aphidimyza, Aphelinus abdominalis et Micromus variegatus contribuent à réprimer les populations de puceron de la digitale. Cependant, la plupart des ennemis naturels sont peu efficaces lorsque les températures sont inférieures à 18 °C, puisque la fécondité du puceron de la digitale est élevée entre 10 et 20 °C.
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Références et liens
Alford D.V. (2018) Pests of Ornamental Trees, Shrubs and Flowers: A Colour Handbook. 2e edition, CRC Press, London. 480 pp.

Béland M. (1999). Étude phénologique des populations de trois espèces de pucerons (homoptera: aphididae) présentes dans la culture de pommes de terre au Québec. Université du Québec à Trois-Rivières, Mémoire de maîtrise. 90 pp. [http://depot-e.uqtr.ca/3518/1/000654644.pdf]

Capinera, J.L. (2001). Handbook of vegetable pests. Academic Press, New York, 729 pp.

Giordanengo P., Vincent C. & Alyokhin A. (2013) Insect Pests of Potato. Academic Press, Oxford. 616 pp.

Godin C. & Boivin G. (2002). Guide d’identification des pucerons dans les cultures maraîchères au Québec. Agriculture et agroalimentaire Canada. 31 pp.

Jandricic S.E., Wraight S.P., Bennett K.C. & Sanderson J.P. (2010). Developmental Times and Life Table Statistics of Aulacorthum solani (Hemiptera: Aphididae) at Six Constant Temperatures, With Recommendations on the Application of Temperature-Dependent Development Models. Environ. Entomol. 39(5): 1631-1642.

MacGillivray M.E. (1976) Les pucerons nuisibles de la pomme de terre au Canada : guide d’identification sur le terrain. Agriculture Canada. 24 pp. http://publications.gc.ca/collections/collection_2015/aac-aafc/A53-1676-1979-fra.pdf
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