La muhlenbergie feuillée est une graminée vivace, indigène de l’est de l’Amérique du Nord. Toute la plante est glabre. La tige mesure de 50 à 110 cm de hauteur. Plusieurs tiges ont un port couché ou décombant, donnant à la plante un aspect buissonnant. Les nœuds inférieurs des tiges ont la capacité de s’enraciner. Les entre-nœuds sont parfois colorés de pourpre. Le système racinaire est composé de rhizomes courts (de 2 à 10 cm de longueur) situés près de la surface du sol et de racines fasciculées. Les rhizomes sont colorés de beige ou de rose pourpre et sont recouverts d’écailles rigides.

Les feuilles sont courtes, minces et graduellement atténuées en pointe. Elles mesurent de 4 à 18 cm de longueur et de 2 à 7 mm de largeur. Les gaines des feuilles sont plus longues que les entre-nœuds de la tige. La ligule est membraneuse et mesure de 0,7 à 1,7 mm de longueur. Sa marge est lacérée, tronquée. Les oreillettes sont absentes. Les nouvelles feuilles apparaissent enroulées sur elles-mêmes.

L’inflorescence est une panicule contractée ou un peu ouverte, souvent arquée et mesurant de 10 à 20 cm de longueur. Elle est verdâtre à pourpre et garnie de grappes denses d’épillets. Les épillets mesurent de 2,2 à 4 mm de longueur et contiennent un seul fleuron fertile. Les glumes sont de forme lancéolée à linéaire et mesurent de 2 à 4 mm de longueur. Elles comprennent une nervure verdâtre au dos et présentent ou non une arête (0,1 à 13 mm).

Le fruit est un caryopse brun, de forme elliptique qui mesure de 1,6 à 1,9 mm de longueur.

La muhlenbergie feuillée peut être confondue avec le chiendent (Elymus repens) au stade végétatif. Ce dernier se distingue par la présence d’oreillettes au collet de la feuille. Aussi, les rhizomes du chiendent sont longs avec de petites écailles présentes seulement aux nœuds. Leurs extrémités sont en pointe indurée.

La muhlenbergie feuillée est une plante retrouvée dans les fossés, les terrains perturbés, les champs abandonnés et cultivés ainsi qu’au bord des champs. Elle peut causer des pertes de rendement dans le maïs et le soya, surtout dans les systèmes de conservation du sol. On la retrouve également dans la culture de la canneberge. Elle préfère les milieux ensoleillés et humides et les sols limoneux. Toutefois, elle est adaptée aux endroits ombragés.

Pour prévenir les problèmes de muhlenbergie feuillée :

1. Dépister le bord des champs et les fossés de la ferme. Ces endroits devraient être tondus fréquemment pour empêcher la production de graines.
2. Nettoyer les équipements de travail du sol et de récolte à la sortie de champs infestés pour éviter de répandre le problème sur la ferme.
3. Semer, travailler le sol et récolter les champs infestés en dernier pour s’assurer qu’aucune graine ou fragment de rhizome ne se retrouvera dans des champs non infestés.

Pour réprimer la mauvaise herbe :

1. Le travail du sol répété dans le cadre d’une jachère, par exemple, nuit à la croissance des rhizomes.
2. Augmenter le taux de semis et diminuer l’espace entre les rangs des cultures aideront à concurrencer la mauvaise herbe.
3. Augmenter la diversité des rotations en ajoutant des espèces qui recouvriront le sol tôt au printemps (céréales, luzerne).

L’amélioration du drainage aide à lutter contre cette mauvaise herbe dans les champs de canneberges. Utiliser des boutures exemptes de graines à l’implantation. L’atteinte d’un bon recouvrement par les plants de canneberges nuit à son établissement. Sarcler tout au cours de la saison afin de diminuer la vigueur des plants et d’empêcher la production de graines.

Un plant de muhlenbergie feuillée produit de 3 600 à 125 000 graines.

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