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  1. Phytotoxicité - Herbicide du groupe 27, topramezone, IMPACT - Maïs sucré

Plants de maïs sucré avec décoloration des feuilles

Brigitte Duval - MAPAQ

© Brigitte Duval - MAPAQ

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Une décoloration à la marge des feuilles et fréquemment sur la presque totalité du limbe des feuilles médianes et terminales est présente sur des plants de maïs sucré. Ce symptôme est généralisé à l’ensemble du champ et est apparu suite à la pulvérisation de l’herbicide IMPACT® (topramezone) avec atrazine (AAtrex liquide 480) et fertilisation azotée (28-0-0), une semaine auparavant. Les doses appliquées étaient conformes à celle de l’étiquette. Cette dernière mentionne d’ailleurs que la tolérance aux herbicides des cultivars de maïs sucré peut varier, y compris avec l'herbicide IMPACT® (topramezone) avec atrazine. Le symptôme observé sur les plants est typique de ceux notés avec les herbicides du groupe 27. Il serait aussi temporaire et les plants reprendraient leur apparence normale dans les semaines suivantes. Les feuilles basales ne présentent pas ce symptôme. Les mauvaises herbes montrent des symptômes similaires.
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Généralités
Les herbicides du groupe 27 sont des inhibiteurs de pigments. Ils sont communément appelés «bleachers» (javelisants) car ils causent une perte de coloration (ou absence de pigmentation). Les tissus des plantes atteintes pâlissent, deviennent blancs ou translucides. Plus précisément, ils affectent le cytoplasme des chloroplastes et inhibent l'enzyme 4-hydroxyphényl-pyruvate-dioxygénase (HPPD), laquelle intervient dans la synthèse des plastoquinones. Ces herbicides incluent les familles des isoxazoles (ex.: Converge, etc.), des pyrazoles (ex.: Impact), des pyrazolones (ex.: Armezon, etc.) et des tricétones (ex.: Callisto, etc.). Ces herbicides ont une action systémique. Suite à leur application, les espèces sensibles peuvent réussir à émerger, mais les plantules blanchies ne tardent pas à mourir. Les symptômes sont visibles 3 à 5 jours après une application de ce groupe de produit. Des pertes de rendement sont possibles lorsque les tissus sont fortement affectés.
 
Cas mésotrione - La mésotrione est l'ingrédient actif de l'herbicide CALLISTO® 480SC. Elle appartient à la famille des tricétones. Elle est homologuée dans la culture du maïs, du lin, de la canneberge, de l'asperge, du bleuet, de la rhubarbe, du millet, du sorgho et du gazon en plaques, afin de lutter contre les mauvaises herbes à feuilles larges. Cet herbicide est appliqué soit en prélevée ou en postlevée de la culture. En prélevée, la mésotrione est absorbée par les semences ou les plantes en émergence et transportée dans la plante via le xylème et le phloème. En postlevée, elle est absorbée par la tige ou les racines. Elle possède une action à large spectre sur les mauvaises herbes déjà levées mais aussi une action rémanente. Typiquement, les plantes sensibles à la mésotrione présentent un blanchiment (ou un jaunissement) internervaire, suivi d’une nécrose des tissus.

L’application de la mésotrione dans un soya ne tolérant pas les herbicides MGI (mésotrione-glufosinate-isoxaflutole) peut occasionner d’importants dommages, des pertes de rendement voire la mort de la culture. Sous certaines conditions, l’application en potlevée de l’herbicide Callisto (mésotrione) peut entraîner le blanchiment temporaire de la culture; les nouvelles pousses de soya ne sont pas affectées et les plants se rétablissent complètement.

La mésotrione est faiblement à modérément persistante dans les sols où elle est biodégradée, par les microorganismes, et plus rapidement en conditions anaérobies qu’aérobies. Son potentiel de lessivage est élevé, indiquant qu'elle est susceptible de contaminer l'eau souterraine par lixiviation.

Aux États-Unis, des populations d’amarante tuberculée (Amaranthus tuberculatus) d’amarante de Palmer (Amaranthus palmeri) ont montré de la résistance au groupe 27, dont à la mésotrione. La résistance des mauvaises herbes aux herbicides du groupe 27 a été rapportée au Québec chez une population d’amarante tuberculée.

Cas topramezone - La topramezone est l’ingrédient actif de l'herbicide IMPACT®. Il s’agit d’un herbicide systémique, utilisé en postlevée pour supprimer les mauvaises herbes à feuilles larges (dicotylédones) et les graminées, dans le maïs de grande culture, le maïs sucré et le maïs de semence. Ce produit peut être également utilisée pour le désherbage en plantation de conifères, gazonnières et dans les terrains non cultivés. Il est rapidement absorbé par les feuilles et les racines et est diffusé jusqu'aux points végétatifs des mauvaises herbes vulnérables. La topramezone appartient à la famille des pyrazolones. Comme les autres herbicides du groupe 27, elle inhibe l’enzyme 4-hydroxy-phényl-pyruvat-dioxygénase (HPPD) ce qui fait cesser la biosynthèse des plastoquinones et de la vitamine E et conduit à une perturbation de la synthèse et de la fonction des chloroplastes. La chlorophylle est donc détruite par oxydation ce qui s’exprime par un blanchiment (jaunissement ou décoloration) puis une nécrose des tissus.

La topramezone est très soluble dans l’eau, non volatile, mobile dans le sol et possède un potentiel élevé de lessivage et est à risque élevée de transport par les eaux de ruissellement. Elle peut persister dans les sols et systèmes aquatiques.

Aux États-Unis, des populations d’amarante tuberculée (Amaranthus tuberculatus) et d’amarante de Palmer (Amaranthus palmeri) ont montré de la résistance au groupe 27; la résistance à la mésotrione, à la topramezone et à la tembotrione a été confirmée chez certaines populations de ces deux espèces d’amarante. La résistance des mauvaises herbes aux herbicides du groupe 27 a été rapportée au Québec chez une population d’amarante tuberculée; la résistance à la topramezone n’a pas cependant pas été confirmée.
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Symptômes
Feuille : blanchiment (décoloration) à jaunissement des tissus foliaires conduisant à des brûlures. Les tissus fortement décolorés peuvent se nécroser.
 
Plant : étiolement, rabougrissement et mortalité.
 
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Ne pas confondre
En général, la phytotoxicité par la mésotrione peut être confondue avec celle associée à un autre produit phytosanitaire.
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Prévention
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.
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Références et liens
Shaner D.L. (Ed) (2014). Mesotrione. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. p. 294-295.

Shaner D.L. (Ed) (2014). Topramezon. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. p. 449-450.

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/00-062.htm

http://pr-rp.hc-sc.gc.ca/1_1/view_label?p_ukid=142657906

https://www.researchgate.net/publication/281359944_Topramazone_
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