La paille est traitée à l’ammoniac anhydre pour détruire les graines de mauvaises herbes et parfois pour améliorer la valeur azotée du fourrage destiné à la consommation animale. Comme le NH₃ est un gaz très volatile à température et pression ambiantes, il est injecté dans de grosses balles de paille enveloppées d’une bâche de plastique épais et hermétique. La paille passe ainsi l’hiver. Au printemps, la paille est déballée et épandue dans les entre-rangs des fraisières. Lorsque des vapeurs d’ammoniac sont encore perceptibles, le contact de la paille avec le feuillage peut occasionner des malformations et des brûlures. Heureusement, le traitement de la paille à l’ammoniac a perdu ses lettres de noblesse au cours de la dernière décennie au profit d’un traitement herbicide au glyphosate (Round up) ou à la vapeur. Ce problème non parasitaire est aujourd’hui occasionnel et mineur.

Feuille : cause l’enroulement des feuilles en forme de cuillère et des brûlures partielles ou complètes du limbe.
 
Racine : brûle les racines qui deviennent brunes, épaisses et liégeuses.

Les dommages imputables à l’ammoniac anhydre sont parfois liés à un mauvais dosage du gaz, à une paille dont le taux d’humidité est trop élevé, à la perte d’étanchéité des balles de paille, ce qui ralentit la réaction chimique et à la minéralisation lente de l’ammoniac anhydre.

Pour limiter les dommages causés par une paille traitée au NH₃, il faut s’assurer que le traitement sera réalisé un minimum de 8 semaines avant son utilisation lorsque la température de l’air est inférieure à -5 °C, utiliser la dose recommandée (ni plus ni moins), une paille sèche et s’assurer de l’étanchéité de la structure employée.

Lambert L. (2007). Azote. Dans Guide des carences, désordres et problèmes de phytotoxicité du fraisier, du framboisier et du bleuetier. CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec). p. 9-11.

http://www.fao.org/docrep/W4988F/w4988f05.htm