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  1. Brûlure de la pointe ou nécrose marginale - Laitues

Brûlure marginale sur feuilles de laitue

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection - MAPAQ

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Les feuilles du cœur d’une laitue Boston montrent une brûlure brune à la marge du limbe. Les feuilles affectées sont déformées. Ces symptômes sont caractéristiques de la nécrose marginale causée par une carence en calcium.
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Généralités
Le calcium joue son principal rôle à l’extérieur des cellules. Il sert à créer des liens entre les parois des cellules en les cimentant les unes aux autres. Un manque de calcium implique une perte de cohésion entre les cellules, qui se traduit par une brûlure de l’apex ou de la marge des jeunes feuilles. Dans la plante, le calcium est relativement immobile et véhiculé par l’eau lors de l’évapotranspiration. Les racines, les feuilles médianes et basales contiennent davantage de calcium, comparativement aux jeunes feuilles et aux fruits, car ils transpirent plus. L’évapotranspiration des nouvelles feuilles est moindre et ces tissus se trouvent à l’endroit où les symptômes de carences en calcium se manifestent en premier.
 
Cette carence est souvent induite par une croissance trop rapide des plants, laquelle ne permet pas au calcium d’atteindre les tissus en croissance active. Elle apparaît habituellement à l’approche de la récolte. À maturité, la laitue possède un plus grand nombre de feuilles, ce qui augmente sa capacité de photosynthèse, d’où un taux de croissance plus rapide. Ainsi, le calcium peut ne pas être distribué assez rapidement pour atteindre les points de croissance, d’où les brûlures sur les jeunes feuilles. La nécrose marginale est fréquente et relativement mineure chez la laitue (champ et serre) mais sévère chez la chicorée. Elle peut affecter l’apparence et la durée de conservation des produits et causer des pertes significatives pour les laitues destinées au marché frais ou aux mélanges de salade. La laitue Iceberg et quelques variétés de laitue romaine présentent rarement de symptôme avant la récolte, ce qui peut amener le déclassement de champs complets lors du dépistage avant récolte. Certaines variétés sont plus sensibles que d’autres. En plus des laitues, la carence en calcium peut affecter les crucifères (chou, chou de Bruxelles), les solanacées (tomate, poivron, aubergine), les cucurbitacées, le céleri, la fraise, le pommier et quelques plantes ornementales (poinsettia, rudbeckie). Les plants affectés sont distribués de manière éparse, en foyer, ou sont généralisés à tout le champ ou la serre.
 
La littérature fait parfois une distinction entre la nécrose marginale humide (feuilles du cœur ou de la pomme) et la nécrose marginale sèche (vieilles feuilles de la couronne, "tip burn"). Pour les besoins d’IRIIS phytoprotection, la nécrose marginale fait référence à la nécrose des feuilles du cœur ou de la pomme et à l’appellation anglaise "tip burn".
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Symptômes
Feuille : au début, présence de taches brun foncé à la marge des feuilles internes. Le regroupement de ces taches se traduit par le brunissement d’une partie importante de la marge. Les petites nervures peuvent devenir brunes. Avec l’expansion foliaire, des malformations et du gaufrage apparaissent sur les feuilles affectées et la marge courbe vers le bas. Dans certains cas, la croissance du bourgeon terminal est inhibée. Envahissement possible des tissus blessés par des bactéries (Pseudomonas spp.) ou des champignons (Botrytis cinerea) par temps humide.
 
Plant : croissance réduite.
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Ne pas confondre
Chez la laitue, la carence en calcium peut être confondue avec la carence en bore (jeunes feuilles très déformées, épaisses et cassantes, brûlure du bourgeon apical) et une salinité élevée du sol (nécrose de la marge et brunissement des nervures).
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Conditions favorables
La carence en calcium est fréquente lorsque la croissance des plants est rapide, dans les sols secs (sécheresse) ou qui subissent une grande fluctuation dans l’approvisionnement en eau (temps très chaud suivi de pluie abondante), acide (restreint également l’absorption en calcium à cause de la compétition avec l’aluminium), sableux (facilement lessivables), avec une salinité élevée (diminue absorption de l’eau) ou un excès d’azote (N), de potassium (K), de magnésium (Mg) ou de sodium (Na) dans la solution du sol. Elle survient également lorsque la température du sol est basse ou que l’humidité relative est élevée le jour. Comme le calcium est uniquement absorbé par l’extrémité des jeunes racines, tout facteur créant une altération à cette partie racinaire nuit à l’absorption du calcium (compaction du sol).
 
En plus de la majorité des facteurs énoncés précédemment, la carence en calcium en serre est fréquente lorsque la ventilation est insuffisante ou que l’humidité relative est basse la nuit et la salinité est élevée.
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Prévention
Pour prévenir la carence en calcium, il faut assurer une croissance régulière des plants en maintenant une bonne humidité du sol (irrigation, paillis plastique), une fertilisation équilibrée (surtout en azote et en calcium), sélectionner des plants avec un gros système racinaire et récolter dès que la maturité des plants est atteinte. Éviter les dommages aux racines et tous les facteurs environnementaux qui accélèrent la croissance des plantes. Chez la laitue en feuilles, des applications foliaires de calcium sont possibles pour contrer la brûlure de la pointe lors de la croissance végétative. Pour être efficaces, les traitements doivent obligatoirement atteindre les jeunes feuilles situées au centre de la plante. En ce qui concerne les laitues Iceberg, Boston et romaine, de telles applications n’ont aucun effet bénéfique dès que la pommaison est commencée ou dès que les feuilles empêchent le calcium d’entrer en contact avec les feuilles situées au cœur de la plante. Il existe des variétés de laitue qui sont plus tolérantes que d’autres. En serre, assurer une bonne aération et limiter l’irrigation lorsque l’humidité est élevée.
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Références et liens
Blancard D., Lot H. & Maisonneuve B. (2003). Nécroses marginales ("Tip brun"). Dans Maladies des salades – Identifier, connaître et maîtriser. INRA éd., Paris. p. 133-135.

Richard C. & Boivin G. (1994). Troubles de la nutrition – Nécrose marginale. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d’Entomologie du Canada, Canada. p. 173-174 et 363. (https://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch11-laitue.pdf) (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch23-laitue-de-serre.pdf)

Subbarao K. V., Davis R. M., Gilbertson R. L. & Raid R. N. (2017). Mineral Deficiencies and Toxicities - Calcium. Dans Compendium of Lettuce Diseases and Pests. 2è éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 119.
 
Subbarao K. V., Davis R. M., Gilbertson R. L. & Raid R. N. (2017). Noninfectious Physiological Disorders - Tipburn. Dans Compendium of Lettuce Diseases and Pests. 2è éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 120-121.

https://www.agrireseau.net/lab/documents/Nutrition%20en%20calcium.pdf

http://ephytia.inra.fr/fr/C/5961/Salades-Necroses-marginales-tipburn

https://www.agrireseau.net/documents/Document_91683.pdf

http://agriculture.vic.gov.au/agriculture/pests-diseases-and-weeds/plant-diseases/vegetable/tipburn-in-lettuce

https://www.e-gro.org/pdf/2015_431.pdf
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